Ce que vous avez fait avant la disparition des adultes : « Vous voulez une partie de carte ? De dé ? Ou peut être même d'échec ? Je vous préviens, je ne perds jamais. J'ai toujours plusieurs tours dans mes manches Hahaha !
Au sens propre du terme. »

Ce que je faisais avant la disparation des adultes ? Bah. Je m'amusais. Qu'est ce qu'on peut faire à cet âge là ? Étudier ? Ah ! Non non non.  Passer ses journées dans une pièce close avec un prof radotant et des enfants inconnus ? Hell no !
Et de toute façon, je n'en avais pas vraiment l’occasion. Quand on fait partie d'un cirque itinérant, il est rare de rester en ville très longtemps. Pour divers raisons que vous allez comprendre.
Pour commencer, mon éducation fut des plus polyvalentes. J'appris dés mon plus jeune age à faire ce que les adultes du cirque faisaient en compagnie des rares autres enfants tous plus âgés que moi. Jonglage, tour de magie et de carte, comédie où je me montrais fort doué pour changer de visage, et même quelques tours de... « magie » avec des couteaux. Depuis, j'ai l'habitude de me balader avec quelques accessoires sous mes vêtements.
Je vécu fort heureux dans cet environnement festif où l'on apprenait des choses fascinantes chaque jour.

J'étais un enfant assez farceur et habile à l'époque, aujourd'hui encore d'ailleurs. Je faisais nombre de tour aux spectateurs ou à ma famille, et mentais très souvent pour cacher mes méfaits. On pouvait dire que j'avais un don pour me sortir de certaines situations dangereuse pour me protéger de fessé douloureuse. Moi ? Un tricheur sournois ? Ma foi, on peut me qualifier comme ça oui.
L'hésitation était inexistante lorsque je pointais du doigt un autre gamin, avec un alibi et des mensonges tout frais préparés héhé...Hein ? Hey ! Ne me jugez pas ! Je reste une gentille et agréable personne le reste du temps ! Probablement...
Jusqu'à là, on pourrait dire que cette existence était plutôt « normale ».


Mais dans cette dure vie de vagabond, le pain vient souvent à manquer...
Vous m'avez cru ? Béh voyons. Ne jamais me croire sur parole.
La "vérité" c'est que nous aimions bien...Nous en mettre plus dans les poches afin « d'arrondir nos fin de mois », pour peser mes mots
Aussi, sous notre air innocent de cirque nomade, nous nous mettions parfois à voler, à cambrioler ou, encore mieux : Arnaquer. Qui en particulier ? Ceux ayant de l'argent bien sûr. Arrogant et orgueilleux de préférence. Les mafias locales rentraient dans notre ligne de mire aussi donc.

Cela fit partit de mon éducation bien entendu. Vos poches et vos serrures n'ont pratiquement aucun secret pour moi! J'ai des mains lestes oui. Mais ce que j'adorais par dessus tout, c'était que la victime sorte elle même l'argent de sa poche en pensant conclure une bonne affaire quelconque. Pourquoi travailler durement quand un faux visage, un peu de jugeote et une grande gueule peuvent faire bien mieux ?
Nous ne reculions devant rien, tout en prenant garde de différencier l'impossible du difficile, deux cousins trop souvent confondus par le commun des mortels.

Parfois, nos écheveaux de mensonges devenaient si compliqués, si ramifiés, si délicats qu'un pet de papillon pouvait entraîner son effondrement.
Mes parents, mes merveilleux parents, étaient les plus doués pour jouer à ce genre de jeu malsain et dangereux avec leurs talents pour la comédie dont j'ai hérité (Bon. J'ai aussi hérité de leurs humours et de leurs langues bien pendue, à mon plus grand malheur).
Pour exemple, ils pourraient se faire passer pour votre famille éloigné tout en vidant vos poches sous votre nez. Et tout cela pendant que le reste de la troupe cambriole votre maison richement décoré. Oui, nous étions des escrocs. De la pire espèce.
Pire que des hommes politiques si vous voulez une comparaison.

De temps à autre, j'aidais mes parents à créer leurs plans farfelus et compliqués pour arnaquer une personne riche et arrogante que nous avions choisi spécialement. Et j'y participais même ! Costumes et perruques font des merveilles ! Et le maquillage fait des miracles ! Jeune homme venu d'une contrée lointaine à l'accent étrange, un vieux clochard voûté arrogant, et parfois...à mon grand regret et à ma plus grande honte, une lycéenne ou une serveuse...
Mon physique androgyne m'aidait bien dans ce boulot divers et varié. Sans maquillage ni accessoire, on me prend plus pour une fille jolie et innocente qu'autre chose...
Ça aide vu qu'on me suspecte moins, mais je reste un homme. Vous savez pourquoi ? Parce que je n'ai pas de poitrine pardi ! Ce n'est pas si compliqué. Les gens me regardent toujours bizarrement quand je dis ça. Et ils me regardent encore plus étrangement quand je dis que les bébés naissaient dans des choux ou des roses, et qu'ils sont ensuite transporté par la cigogne. Étrange....Lorsque je demandais à mes parents pourquoi on me regardait bizarrement, ils me disaient toujours « Heu...Ah...Une prochaine fois ! On t'expliquera une prochaine fois ! »
ET
Ce que vous avez fait durant le mois suivant la disparition des adultes : « La loi du plus fort a repris sa place. Mais la loi suprême juste un cran au dessus, c'est celle du plus rusé et du plus salopard. »

Il se trouve que lors de la disparition des adultes, nous venions tout juste d'arriver dans la ville de Akashiki pour un pigeon d’excellence. Je ne vous cache pas que cela m'avait profondément troublé le jour où je ne trouvai personne ayant plus de 18ans dans le cirque. Il ne restait plus que moi. Les première questions qui m'apparurent furent : Comment ? Pourquoi tous les adultes s'étaient volatilisé ? Une blague d'envergure ? Les aliens seraient finalement venu sur terre mais avaient seulement enlevé les « matures » ? Étaient ils vivants au moins ?
Il n'y avait pas qu'eux, en ville non plus il ne restait que des enfants. Mais, évidement, ces questions ne trouvèrent pas de raison logique.
Qu'allais je faire maintenant ? Seul ? Sans les adultes pour me soutenir ? M'encourager ? Louer mes compétences et flatter mon égo ? La réponse ne se fit pas attendre très longtemps. J'étais laissé à moi même dans cette vaste ville que je ne connaissais pas et dont les habitants m'étaient inconnus. Mais je ne m’inquiétais pas vraiment. J'étais débrouillard, et j'avais toujours été doué en improvisation. Toujours.

Le premier mois fut des plus difficiles. J'avais dû trouver de la nourriture, de l'eau, un appartement vide et me faire une idée générale de la situation incognito. Je sais autant me faire remarquer que me faire discret.
L'appartement ne fut guère un problème pour mes crochets, et j'avais pu y entreposer bien des costumes et autres accessoires pour me transformer, sans oublier notre trésor récolté au fur et à mesure de nos voyages, à moi et notre troupe. Le plus dur à trouver en masse fut des bouteilles de lait, ce nectar divin aux divers goûts m'ayant accompagné chaque jour de ma vie.
Vous vous en doutez, mais j'ai tenté un jour de sortir de la ville mais sans résultat. Pour une raison quelconque -parce que je me refuse à croire en la magie- je revenais toujours à mon point de départ. L'idée que des extraterrestres avaient enlevés ma famille pour nous observer en nous enfermant dans cette ville me semblait de plus en plus réaliste. Plus réaliste que de la magie, donc c'est dire.
Il fallait me faire une raison : Il semblerait qu'il faille rester ici pour un certain temps.

A mon grand étonnement malgré l'anarchie régnante, les enfants de la ville semblèrent se regrouper rapidement en clan, tous plus cinglés les uns que les autres. L'un des groupes était composé de riches personnes, (mes cibles préférés) d'autres de bandits comme moi. Et la liste est longue, avec des sous groupes et des systèmes que je dû retenir au cas où. Comment j'ai obtenu certaines informations ? En m'infiltrant, ou à l'aide de pot-de-vin, cette méthode universelle marchant autant sur les adultes que sur les gosses.
Cette ville était devenue un immense terrain de jeu. Un jeu dans lequel je m'incrustais dans l'ombre même si j'étais étranger à la ville et à ses habitants.

J'aurais peut être dû rejoindre l'un des groupes. Celui qui aurait convenu le plus à mon esprit excentrique et à mes doigts de fée serait sûrement le clan des bandits comme j'aime les nommer, aussi appelé Crazy 2K14 , mais leurs méthodes ne me plaisaient guère. La tuerie ne m’intéressait pas, même si en soi elle ne me gênait pas tant que ça si c'était nécessaire. Mais tuer inutilement, pour le plaisir, ça je ne pouvais y adhérer.
Seul le frisson de l'arnaque, du vol, et de l'escroquerie m'attirait. Le challenge. Prendre de force sans réfléchir n'était pas vraiment...Dans les règles de mon art. Et en plus, c'est nettement moins marrant !

Concernant les autres groupes hé bien....trop de règles. Je ne suis guère un samaritain capable de sauver tout le monde , je préfère voler les riches plutôt que d'en faire partie et je ne suis pas un maître d'arts martiaux même si avec des couteaux dans les mains je suis aussi mortel qu'agile, et surtout, déloyale. Je n'hésiterais pas à vous jeter du poivre au visage pour ensuite vous trancher la gorge si vous êtes plus fort que moi. Et si vous me demandez en duel avec une épée, ou des poings, ne soyez pas surpris si je fouille dans mes poches et que vous entendez un « Pew pew » avant de sombrer dans les ténèbres éternels.
En réalité, la raison principale était que je tenais un peu à ma liberté. Et les no name étaient parfait pour ça. Chacun dans son coin, pas de règle, pas de chef. Même si je me sentais un peu seul, depuis la disparition de ma si grande famille. Sans eux, ma gamme d'action était si limité, et il n'y avait plus que moi pour rire de mes méfaits et de mes blagues, quand je ne pleurais pas leurs disparitions.

Aussi j'en étais revenu à mes instincts premiers pour oublier ma peine et me perfectionner car au fond, j'étais bien loin du niveau de mes parents.
Pour m'amuser, je jouais des tours ci et là, "ramassant" le porte feuille de cette personne, promettant de la drogue imaginaire au nom des Crazy 2K14  contre une somme d'argent non négligeable, ou donnant des informations totalement fausses à cette personne là contre de la nourriture.
Je passais aussi mon temps, déguisé, à propager des rumeurs quelconque sur les groupes, ou sur certaines personnes. Parfois la vérité, parfois des mensonges. Surtout des mensonges.
Les rumeurs de ce genre se propagent plus vite que la peste, et il est dur de guérir de la peste croyez moi ~

Bien sur, mes escroqueries et mes vols sont parfois découverts. Mais qui en est le responsable? Ils sont toujours sans réponse, et courent après un fantôme semant un peu plus de chaos et d’anarchie chaque jour qui passe.