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C'est pas ma guerre. [Leiko]

Kurumi KessenMessages : 12
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MessageSujet: C'est pas ma guerre. [Leiko]   C'est pas ma guerre. [Leiko] EmptySam 11 Oct - 15:39
C'est pas ma guerre
feat. Leiko KAGOME

Cela faisait trois jours que nous, les Nightmares, étions allés rendre une petite visite aux Kitsunes, histoire d'avoir des infos sur les prochaines cibles et caches à aller voler ou saccager. Une journée qui avait été loooongue, mais loooongue … Au moins maintenant, je n'avais plus l'autre gamine dans les pattes, Kaori. Si Lena n'avait pas été là, je crois que je l'aurais égorgée sans aucune cérémonie. Elle avait joué avec ma patience trop longtemps. Et si j'ai pu penser qu'aujourd'hui, ce serait repos, eh bien je m'étais fourré le doigt dans l’œil jusqu'au coude. Non seulement on m'avait refilé du travail, mais en plus c'était celui des Exuviae à la base. Ce qui voulait donc dire pas de tuerie. Ni d'effusion de sang. Et moi, j'avais soif. Soif de sang. J'étais une boule de nerfs actuellement, l’œil injecté de sang sous l'effet de l'insomnie. Les autres l'avaient compris et ne m'avaient pas approché de la soirée, ni des deux jours suivants. Seul le chef était venu me donner ce job, ce matin. Mais pourquoi faire le travail d'un Exuviae, hein ? Réduction d'effectif ? Eh bien visiblement, c'était juste qu'ils n'avaient pas le temps de s'en occuper, et qu'apparemment, ça relevait plus des Nightmares exceptionnellement étant donné qu'on cherchait une recrue potentielle pour notre groupe. Trois jours à enchaîner des tâches ingrates et insatisfaisantes, génial !


« - Sale boulot … grmbl …
- Tu l'as voulu, Kurumi. Je t'avais prévenue. »



Je grimaçais en me tenant là où aurait du se trouver mon deuxième œil. Bien sûr, Miss Moralisatrice venait en rajouter une couche, hein ? Je laissais courir, dans le peu de sagesse qu'il me restait vu mon état actuel. Bon, qui c'était déjà que je devais trouver ?


« Leiko Kagome. Regarde dans ta poche, il y a un papier avec tous les renseignements qui te seront nécessaires. »


Je m'arrêtai en plein milieu de la rue déserte, et en grommelant contre Lena, je sortis le fameux papier. Effectivement, un nom identique à celui lâché par mon autre moi était écrit. Pas de photo. Juste des annotations. Au moins, c'était ça de pris. Lire un pavé m'aurait sérieusement gonflé, et il aurait risqué de se faire déchirer sans aucune cérémonie. Et là, Lena aurait été sur mon dos pendant longtemps, ça aurait mal fini, et on allait encore se blesser l'une l'autre. Revenons-en donc à notre brebis. Leiko Kagome, une fille qui n'appartenait à aucun des groupes connus, et qui semblait vivre dans les quartiers Nord, avant la disparition. Maintenant, elle errait le plus loin possible de cet endroit … Logiquement au sud, donc. Tant mieux, les quartiers Sud, c'était mon truc. Au moins, je n'aurais pas à aller voir au point cardinal opposé, ce qui était une bonne chose. Les pantins de la Royal Guard sont maîtres de la zone. Je ne faisais pas vraiment la distinction entre tous les groupes, excepté le mien, mais eux, je ne pouvais pas les saquer. Pire que tous les autres. Leurs valeurs me donnaient envie de vomir, ainsi que le pseudo ordre qu'ils essaient d'installer. Les fous … Ignorants, débiles … Et leurs dirigeants, c'était viscéral : j'avais envie de voir leur tête sur le bout d'une pique. Pourquoi ? Tout simplement parce que leur ordre incarnait tout ce que je haïs. Un bon Royal Guard est un Royal Guard mort, c'est tout. Et décimer leurs rangs serait un vrai plaisir … J'aimerai tant voir le pourpre de leur sang … Oui, les voir bleuir à force de se vider de leur sang … Je ricanais toute seule comme une démente, tout en marchant en automate et en fixant le sol. Le papier ? Je l'avais froissé en boule et remis là où il était sans m'en rendre vraiment compte.


« Kurumi ! »


Ma propre voix résonnait dans ma tête. C'était Lena qui tentait une fois de plus de me recentrer sur ma tâche. Plus facile à dire qu'à faire, maintenant, j'avais terriblement envie d'égorger quelqu'un. N'importe qui … Mais si je le faisais, je foutrais en l'air ma tâche, et je me mettrais à dos les Crazy. Pas que ça m'importe, mais j'étais bien placée pour savoir que c'était dangereux. J'avais beau être une bête sans grande notion de prudence, je savais quand même que je n'étais pas invincible. Et qui sait, Leiko pouvait s'être fait des amis … Bah, on verra bien. Je la cherchais donc, sans trop savoir où elle pouvait se terrer. Mais au moins, je n'étais pas toute seule sur ce coup.


« - T'as une idée d'où elle pourrait se cacher ?
- Si elle se cache, tu sais bien que le quartier industriel ou là où se trouvaient les habitations sont un excellent choix. Dangereux pour qui le connaît mal. Sinon, je ne sais pas. Il faudra que tu te débrouilles.
- J'espère que t'as raison, ça va vite me gonfler de chercher une souris dans un champ. »



Nous n'étions pas loin du quartier pseudo-résidentiel. Il n'y avait pas tant de logements que ça, et la plupart étaient en ruines, mais ils étaient plutôt excentrés de tout. Un lieu de choix pour se cacher, surtout quand on fuyait le nord ... J'avais dû passer deux bonnes heures à fouiller les bâtiments. J'avais même grimpé sur l'immeuble central, qui était restée suffisamment haut pour permettre une vue globale satisfaisante. J'étais assise comme une gargouille, en train de me tenir la tête, sur un rebord de fenêtre, au quatrième étage. Et vous savez quoi ? J'en avais plus que marre.


« Bordel, bordel, BORDEL, MAIS TU VAS TE MONTRER, OUI OU MERDE !? »


Ces paroles étaient sorties de ma bouche avec virulence, colère, et frustration. J'étais comme une harpie. Mon œil était complètement rougi, ma pupille toute petite. Et là, comme par magie, du bruit en contrebas, derrière moi. Je me retournai vivement, et fixai l'emplacement d'où venait le bruit que j'avais entendu à l'instant. Dans cette grande pièce, il n'y avait qu'une seule issue. Et instinctivement, je m'étais déplacée pour la bloquer. Le truc qui était ici avec moi, et c'était probablement un autre adolescent, ne pourrait plus sortir discrètement. La fenêtre ? Nous sommes au quatrième étage. Un saut, et c'est la mort. Ou dans le meilleur des cas, les deux jambes brisées.



« Sort de là, et bouge-toi. Tu voudrais pas que j'vienne te chercher et que je t'arrache la peau avec les ongles, hein ? Alors fait ce que j'te dis. »


La source du bruit se trouvait derrière le canapé éventré, à six ou sept mètres de moi. Je souriais. Si ce n'était pas Leiko, je n'allais pas me priver pour m'amuser un peu.

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MessageSujet: Re: C'est pas ma guerre. [Leiko]   C'est pas ma guerre. [Leiko] EmptyDim 12 Oct - 23:29
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C'est pas ma guerre. [ PV Kurumi ]




Finalement, je n'avais toujours pas trouvé de logement temporaire. Et les mésaventures que m'avait conduit le quartier industriel me fit fuir celui ci, préférant rester en dehors.
J'y avais trouvé, pas loin mais rejeté du reste des bâtiments, une série de logements abandonnés et surtout vides de toute présence. Je pouvais effectivement confirmer la solitude que m'incluait ce lieu en connaissance de cause ; j'y avais déjà passé un moment ici.
Trois jours, une semaine, ou bien un mois. Je ne savais plus, je n'avais plus la notion du temps. Mes repères se faisaient grâce à l'emplacement du soleil. Bien vite, dans mes calculs qui étaient de savoir combien de jours s'écoulaient, je me perdais. J'avais un mal fou à m'en souvenir ou me concentrer. Au fond, peu m'importait, ce qui me fit rapidement abandonner la résolution au problème du passage du temps.
Astucieusement, je m'étais installé au plus haut étage de l'immeuble le plus imposant. J'avais trouvé là bas un stock de nourriture ainsi que trois cadavres. Evidemment, je m'était débarrassé des corps, même si j'avais malencontreusement glissée sur l'un d'eux, lui arrachant le bras... ça ne m'avait pas dégoûté, j'avais même ris de ma propre bêtise, je détestais mes idioties mais j'en riais. Car sur le moment, j'avais trouvé que c'était marrant que le bras veuille se barrer du reste de son corps. La solitude jouait sûrement un rôle majeur sur ma santé mental déjà bien abîmée.
Enfin bref, là tout de suite, j'étais crevée. Je ne désirais qu'une chose ; dormir. Je pris le soin de cacher le reste de nourriture et d'eau que j'avais derrière le canapé dégradé qui me servait de lit avant de me lancer pour un petit somme vautrée dessus.
Trop rapidement, un bruit troubla ma sieste, ayant le sommeil léger. La source du vacarme qui eu l'audace de me réveiller provenait d'en bas. Instinctivement, je me cachais derrière le meuble sur lequel je dormais un peu plus tôt. Je regardais le carrelage sous mes pieds salis, il bougeait et devenait difforme, tel une vague, comme s'il était liquide. La réponse à une telle hallucination aurait pu être le fait que je me sois réveillée brusquement et que j'étais encore endormie, mais ma logique détraquée effaça vite cette option de la liste et préféra penser à la possibilité que je me trouve actuellement dans un rêve.
Oui, un rêve, sans doute, sûrement. Un cauchemar s'il faut. La réalité était maintenant au lointain derrière moi, un simple souvenir.
Une silhouette entra dans la pièce dans laquelle je me trouvais et se posta à la fenêtre, je n'étais même pas étonnée. Je ne savais pas quoi faire, mis à part observer. J'avais beau être dans un rêve proche du réel, j'étais devenue une statue à l'instant même où l'inconnue avait fait place en ces lieux.
Je regardais ensuite le canapé qui me servait de cachette pour y apercevoir un cafard. Je pris furtivement mon fidèle couteau, qui m'accompagnait toujours, au cas où cette bestiole me voulait du mal. J'avais oublié le fait que je n'étais pas seule ici.
Brusquement, comme voulant me rappeler sa présence, elle, car oui c'était une fille au vue de sa forme, hurla de plainte :

« Bordel, bordel, BORDEL, MAIS TU VAS TE MONTRER, OUI OU MERDE !? »

Malgré le fait que je ne m'y attendais pas du tout, mon premier et seul réflexe fut de planter mon couteau à la position où se trouvait le cafard, donc dans le canapé. Voyant que, apeuré, celui ci se précipite sur moi, je reculais et me cogna contre le mur.
Pour un rêve, celui ci m'avait fait mal. Suis-je censé avoir mal dans un rêve ? Et ce cafard avait disparu. Tant qu'il ne s'était pas réfugié sous ma jupe, je m'en fichais.
Quant à l'adolescente, elle se mit en alerte à la venue du bruit que j'avais fait et bloqua la sortie de sa masse, me menaçant :

« Sort de là, et bouge-toi. Tu voudrais pas que j'vienne te chercher et que je t'arrache la peau avec les ongles, hein ? Alors fait ce que j'te dis. »

A croire que dans mes cauchemars, j'étais encore plus idiote, malchanceuse et maladroite qu'éveillée. J'étais qui plus est en compagnie d'une fille fort agréable. Cette teinte d'ironie me fit sortir un rire furtif d'une demie seconde.
Je finis par me lever lourdement, ayant la certitude que je ne risquais rien. Etrangement, j'avais encore sommeil. C'est d'un bâillement que j'adressa à mon interlocuteur :

« Salut, ça va ? »

Je me sentais comme un électron libre et donc capable de tout car je n'étais plus soumise au poids de ce monde cruel lorsque j'étais à l'intérieur de mes songes.


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