• feat. Akashi Kise •

Eriiiiiii, il est presque midi.

Grommelant légèrement, je rabattis la couverture sur ma tête, cherchant à éviter les assauts d’Emi qui tentait de me réveiller. La nuit dernière n’avait pas été de tout repos, entre les cauchemars des uns et les insomnies des autres. Des petits tracas dont j’avais eu la charge, étant l’une des plus âgées. Avoir dix-sept ans, cela n’avait pas que du bon. Ramenant mes genoux contre moi, je lâche un léger râle de douleur quand Emi me saute sur les côtes, cette diablesse faisant fi de mes protestations. Protestations que je stoppais quand sa première phrase atteignit enfin mon cerveau, me relevant d’un coup en comprenant le sens de ses mots. Presque midi. J’étais en retard. Très en retard, même.

« En retard, en retard, tu es toujours en retard. »

La voix joyeuse de cette petite peste me fit grimacer, tandis que j’enfilai rapidement mes habits, passant rapidement un coup de brosse dans mes cheveux. Prendre sa douche avait au moins l’avantage de gagner du temps le matin. Parfois. Pestant légèrement, je me brossai rapidement les dents, enfilant tout aussi rapidement mes chaussures. Emi était déjà prête, attendant tranquillement que je me prépare avec ce petit sourire espiègle sur le visage. Elle l’avait fait exprès de me réveiller tard, juste pour se moquer. Enfin, si cela pouvait l’amuser un peu. M’approchant doucement, je me mis à lui ébouriffer les cheveux, souriant quand elle se mit à crier. A chacun son tour d’être contrarié.

C’est légèrement essoufflé que j’arrivais enfin au gymnase, adressant un sourire d’excuse à la fille qui s’était chargé de mon groupe pendant mon absence. C’était déjà la troisième fois que j’étais en retard, cela risquait de ne plus passer longtemps. Faisant une légère grimace à cette pensée, je me tournai vers les enfants dont j’avais la charge. Maintenant, il fallait trouver de quoi les occuper. Une dizaine de paires d’yeux se tourna vers moi, m’arrachant un frisson. Etre avec autant d’enfants, ce n’était pas mon fort.

« Alors, qu’est-ce qu’on fait maintenant, onee-san ? »

Emi affichait un air innocent en posant cette question, son regard se portant sur son ongle pour donner l’impression qu’elle les inspectait. Dire qu’elle aimait m’embêter serait un euphémisme, pour le coup. Me retenant de lui tirer la langue dans un geste infantile, j’attrapai l’un des ballons disponibles dans le gymnase, proposant une simple balle au prisonnier pour commencer. Un jeu anodin, plutôt simple à comprendre. Mais qui dérapa vite. Les enfants se mirent à hurler, prenant sans nul doute trop à cœur l’envie de gagner.

« STOOOOOOOP ! »

Se battre pour un jeu comme ça, ce n’était sûrement pas possible. Attrapant le ballon au vol, je rassemblai ma petite troupe, faisant une mine sévère pour ne pas donner envie à ces garnements de contester. Si je commençais à me faire marcher sur les pieds par des gosses de huit ans de moyenne d’âge, j’étais fichue. Lâchant un soupir, je croisai les bras sous ma poitrine, sursautant légèrement quand une voix masculine se fit entendre. Me tournant rapidement, je soupirai en constatant qu’il ne s’agissait que de Kise-kun. Pas qu’il m’avait fait peur, mais presque.

« Ah, Kise-kun ! Eh bien, on peut dire que ça va, et … ? »

Un cri de mécontentement fit reporter mon attention sur les enfants, tandis qu’une fillette criait sur un des garçons, baragouinant qu’il venait de lui tirer les cheveux. Lâchant un nouveau soupir, je m’approchai de la petite fille, la séparant d’Akio qui avait toujours un sourire satisfait sur le visage. Les gosses, de nos jours, ce n’est plus ce que c’était. Me rapprochant de Kise-kun, je pris un air fataliste, tandis que la petite Fumi rejoignait ses amies.

« Enfin, ce serait mieux s’ils étaient plus sages. Bref, comment tu vas, toi ? »

« Eriiiiii, on fait quoi nous ? »

Emi, encore. Ramenant une mèche de cheveux derrière mon oreille, je fronçai les sourcils, cherchant une activité qui pourrait convenir à tout ce petit monde. Et qui pourrait éviter toutes les bagarres possibles et imaginables, tant qu’à faire. Mais là, pour le coup, je séchais. Totalement. Me tournant vers Kise-kun, je me mis à chuchoter, essayant de faire en sorte que les enfants n’entendent pas.

« Dis, tu as une idée ? A chaque fois il y a des conflits et je commence à sécher au niveau des activités … Excuse-moi de te demander ça, tu dois avoir autre chose à faire ... »

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