J'vous résume mon humeur en trois mots :

Bord*l de merde !

Pas de remarque sur mon langage hein, c'est pas trop le moment. Z'avez ptêtre pas remarqué, mais j'suis pas tout à fait en bon état là. Déjà, la coupure dans ma flanc droit est un peu problématique. 5 centimètres de long, à vu de nez, un bon centimètre de profondeur. Et ça fait un mal de chien!
Et surtout, je suis à bout de force. Faut dire que j'ai du courir 5 bonnes minutes avec cette blessure...

... Vous comprenez pas comment j'me suis retrouvée dans cet état? 'Tendez, je vous fais un résumé.

Revenons quelques heures en arrière. Je zonais dans la base de la Strike Force et je me faisait royalement chier. Pas de mission en prévision, j'décide donc de sortir un peu et d'aller me balader dehors. Oui je sais, c'est risqué, blablabla. Rien à battre. Si on prend pas un peu de risque, la vie n'a pas d'intérêt. Donc, je vais en centre-ville, je flâne dans les bâtiments, au cas où il y aurait un truc intéressant à récupérer.

Et bien sûr, ce qui devait arriver arriva. J'tombe sur un paire de tarés qui fouillait le bâtiment où je me trouvait. Et là, j'l'avoue, j'ai fait l'idiote. J'me suis sentie obligée de les provoquer...
Je sais, c'est très con! Mais ils m'ont menacés en premier! Et je suis pas du genre à laisser passer ça sans réagir...

Par contre, à force de dire des conneries, d'une part je les ai un peu énervés, d'autre part je n'ai vu que trop tard le troisième larron qui arrivait sur le côté. Faut dire qu'il était sacrément plus silencieux et qu'il avait l'air sacrément moins con que les deux autres.

Du coup, ma blessure au flanc, je la lui dois. Après ça, j'ai pas cherché à tergiverser plus long, j'ai pris mes jambes à mon cou et j'me suis carapatée. Avec cette blessure, c'était pas tout à fait évident, mais surtout qu'il pouvait me suivre à la trace. Cela dit, j'ai eu pas mal de bol : on était manifestement pas loin de la zone des United Heroes. Et dans ma fuite, j'me suis précipitée sans faire gaffe dans leur quartier.

J'ai pas pris de piège, heureusement. Eux oui. Et je dois avouer une chose : les pièges des UH sont bigrement efficaces. J'suppose que l'un d'eux a dû marcher sur une corde dissimulée et activer le piège. C'qui est sûr, c'est qu'un être humain vit assez mal le fait de se prendre un rocher de 10 kilos sur le crâne. Les autres n'ont pas cherché et se sont tout simplement barrés, de peur de se bouffer un autre piège.

Quant à moi, je me suis simplement effondrée, à bout de force, adossée à un mur dans une rue au milieu du quartier des United Heroes. Et voilà où j'en suis actuellement.

Bon. C'est pas tout ça, mais c'est pas en glandant ici que j'vais m'en sortir. Il faut que j'me casse et que je retrouve le chemin du Quartier Rouge. Bon. Courage. Plus qu'à essayer de me lever...

- Aaarg!

Okay, oubliez c'que j'viens de dire. Au moment où j'ai esquissé un mouvement pour me lever, une vague de douleur m'a coupé dans mon élan, m'arrachant ce cri de douleur. L'adrénaline avait jusqu'à présent atténuée la douleur de la blessure, mais maintenant qu'elle a reflué, ça revient en force... La course a pas du arranger la coupure, remarquez.  

Bon... Je suis pas dans la merde moi... Remarquez, j'suis chez les United Heroes. Avec un peu de chance, ils ne m'achèveront pas si ils me trouvent dans cet état.

L'espoir fait vivre, il paraît...

Je regardais la blessure, elle devait être vraiment douloureuse. Je sortais des bandages de mon sac. Un de nos membres me l'avait donné, il devait penser qu'une fille aveugle se blessait facilement... Et il ne savait pas à quel point il avait raison. Faut dire que j'étais parfois coupable... Mais c'est marrant parfois de la voir se prendre un poteau que j'ai oublié, volontairement ou non, de lui signaler. Je posais les bandages au sol et jouais quelques notes. Ma sœur traduisit.

- Il dit que ta blessure n'est pas trop grave. Par contre, il n'a pas de désinfectant, donc il va bander puis il va essayer de trouver du désinfectant. Si tu pouvais te lever pour l'aider.

J'attendais qu'elle bouge, puis tirais sur les bandages, après tout c'était mieux que de la laisser se vider de son sang ou la voir se tordre de douleur. Une fois que j'eusse fini de lui passer les bandes sur sa blessure, je rejouai quelques notes que ma sœur s'empressa de traduire.

-Il te demande s'il t'as fait mal.

La rue était silencieuse, assez étonnant vu l'heure, de plus j'étais presque certain d'avoir envoyé une patrouille dans le coin. Je fis part de mes doutes à ma sœur, demandant à ce qu'elle écoute les environ... Après tout, elle avait une meilleure ouïe que moi.