je plane toujours sur les grandes aires. La tristesse, la douleur, ça remonte à pas longtemps. Je ne faisais que prendre l'air, mais les gens n'avaient pas l'air de comprendre. Je suis trop absent, pensent-ils, mais ma présence ne leur compte pas. De toute façon, tout en moi est anormal : mes gestes, ma tronche, ma vie! Du coup, je suis ignoré, quoi que je fasse.
Mais ça, c'est pas un big problème, car j'aime me démarquer. Si bien que mon nom fait rire les gens... M'enfin bref. Je vivais dans les quartiers sud. Vous savez... les coins fantômes. On m'a surpris lors d'un petit braquage, j'étais recherché. C'était pas d'bol, je devais quitter la ville au plus vite. Mais croyez moi, je comptais plutôt rester caché dans ma demeure jusqu'au petit matin. Personne ne savait où j'habitais et j'allais pas m'enfuir sans rien sur le dos... et pas avant d'avoir dit adieu à mon frère.
Je n'étais pas dans une période évidente, je perdais la tête, je devenais complètement fou et même suicidaire. J’espérais que ça se calmerait, mais ça n'a fait qu'aggraver le cas, la preuve que j'ai cité.
Je m'endormais d'un coup dans un sommeil lourd. Haha.. ça ne ressemblait à rien... toute ma vie ne menait à rien. J'enfantais des cauchemars jour et nuit. J'accumulais toute la souffrance et ça dans les mauvaises postures. Je voulais mourir ? ...'en sais rien. Mais je n'espérerais pas de lendemain...
Et c'était le
lendemain, bien sûr sans succès. Je devais assumer mes actes et accepter le présent, un présent qui ne promet pas...
Ainsi, je sortais dehors à toute vitesse, avant de réaliser que les rues étaient plus animées que d'habitude. Anormal. Je me dirigeais vers le centre ville. Et là ? le carnage. Que des gosses! Pas un adulte, pas de trace de policiers...
Combien de temps suis-je rester marbre face à toute cette histoire?... aucune idée mais je n'en pouvais plus. Ma tête allait exploser...
t h e n . . .
Les grands ont sorti la bête, ils n'avaient pas fini de faire fête. La minorité des enfants restaient lucide face à ce cataclysme, dont moi j'en faisais parti. C'était tellement effrayant, je n'en trouvais plus les mots. Des enfants violés et battus comme jamais. Je croyais voir la vie en flamme. Elle a complétement déconné.
Bien sûr, je restais pas de marbre. Je me tardais à défendre ceux de mon passage. Mais au final, je ressemblais à eux. A tuer pour protéger. A tuer pour posséder d'avantage. C'était clan contre clan. Et ça, je l'ai réalisé trop tard.
Le corbeau était trop cruel, me voila avec plein d'ennemis. J'ai préféré m'enfuir sur les grandes auto-routes où le silence faisait rage. J'avançais, j'avançais, et je tournais en rond, pas moyen de sortir de cette ville maudite. Où ? où sont passés les vieux ? Ah... maintenant qu'ils sont plus là, les souris dansent. Et comme si j'avais encore besoin d'eux. L'Indépendance, ce n'est pas rien au final...
Peu après, j’aperçus un ennemi au loin. C'était mon frère. Il me fixait d'un regard morbide. Je pris du recul ; il pointa son arme vers moi. Cela ne m'étonnais pas, on lui a bien lavé le cerveau. Mais j'étais plus rapide et les rôles s'échangèrent : c'est moi qui pointais le gun. J'ai tiré... et versé des larmes de crocodiles. J'étais prisonnier de ma vengeance.
Maintenant, ce meurtre allait me hanter. Il m'a seulement forcé à vivre parmi ces baraques, au lieu de respirer convenablement dans les rues de Paris.
Quel con, mais quel con! Je savais plus où avancer. Mais je ne voulais pas être lâche. Alors je fonçai, droit-tout-droit vers la ville, et tombai par hasard dans un bidon peuplé de gens. Je voulais oublier la haine pour dégager le fantôme qui me suivra. Je voulais transformer mon regret à quelque chose qui pourrait me rendre fier. Et il fallait bien commencer quelque part...
J'ai claqué la porte et fis face à un type de cette base. Je n'en savais rien, mais il avait la tête d'un commandent. J'ai inspiré un grand coup.
«
Hana Wolke, seize années de conneries. Je suis ravi de vous rencontrer. Ayant assez réfléchi, j'ai décidé de rejoindre un groupe. Seul, je n'arriverais jamais face à plusieurs clans. Je suis immédiatement tombé sur la votre et le but de celui-ci sera le mien. Et puis, je vous trouve plus crédible que les autres. A vous de voir si vous souhaitez avoir un fou meurtrier parmi vous. »
J'ai pris la fuite sur les marches de l'entrée, je voulais pas avoir l'air con et j'attendais la réaction de ce mec. Mais il était derrière moi et m'a tendu quelques papiers.
«
T'as vraiment l'air d'un con, p'tit. Je t'ai aperçu quelques fois et je dois avouer qu't'es pas mal dans le fond. J'espérais te voir ici à vrai dire. Allez remplis-moi ces shits et promets moi d'pas faire trop de conneries. »
C'était une première, je dois l'avouer. Je pensais pas que mon discours était autant pertinent. Mais qu'importe, je n'ai rien à laisser derrière. Me voici chez les loups, où la défense passe avant le reste.