Je hais la pitié.
— Va te faire foutre.— T'as un problème petite ? Tu crois vraiment que tu va me faire peur ? T'as qu'une jambe putin ! Fit le jeune homme avant d'éclater de rire.
Son rire aux éclats fut accompagné par son armé de singe qui le suivirent quasi-instantanément, ils ne firent qu'imiter leur maître. Lorsque mon adversaire arrêta enfin de ricaner, il ferma son poing s'approcha rapidement de moi, déterminer à me mettre à terre d'une seule fois. Dès qu'il fut à portée de moi, il balança son poing droit vers moi. Son coup était trop prévisible, je savais que sa droite avait lock mon visage, ma joue pour être plus précise. Je plongea ma main dans la poche de mon jean puis je me baissa rapidement pour esquiver sa frappe tout en sortant ma main de ma poche armé de mon bon vieux compas. Dès qu'il se repositionna pour m'envoyer une gauche, je me balança avec ma béquille pour me coller toute entière à lui pour lui planter le compas en utilisant toute les forces présentes : Ma force, son élan et le mien. Il cria de douleur sur le coup, il ne m'avait sans doute même pas vu sortir le compas. Je m'éloigna rapidement de lui reprenant le compas avec moi, j'avoue l'avoir remué un peu lorsqu'il était plongé dans sa chair... Mais bon, il le valait bien. Mais quel idiot, il pensait vraiment qu'une unijambiste allait se battre à la loyale avec un connard mesurant deux têtes de plus qu'elle ? Enfin, je rangea mon compas ensanglanté dans ma poche et soupira.
— Bon alors, c'est quand que vous sautez tous sur moi pour me tabasser ? Cyka.C'est toujours comme ça de toute façon, un connard me fait du mal, je lui répond sèchement et ces gorilles me tabassent. Bizarrement aujourd'hui ils firent pas un pas préférant aider leur ami qui pissait son sang sur le sol. Je... Je ne comprends pas, pourquoi ne s'étaient-ils pas venger de moi ...? Au pire, c'était ma première victoire. Je partis alors au toilette laver mon compas de son sang de porc. Ennuyé de cette tâche je me parla à moi même.
— Bon, je devrais p'tet directement aller au CPE pour arranger ça. Manquerait plus qu'il appelle mon père...Je me pointa directement au CPE. En espérant qu'il n'avait pas encore appelé mon père. Et grâce à ma chance légendaire, je retrouva un des gorilles du mec de tout à l'heure sortir de la salle du CPE. Comprenant l’imminence de l'appel, je fonça le plus vite que possible vers la porte. Si j'avais eu mes deux putains de jambes à ce moment là j'aurai été cinq fois plus rapides au moins. Malheureusement, lorsque j'ouvra la porte du sanctuaire des sanctions. Je vis mon CPE assis sur sa chaise, en train de parler au téléphone avec monsieur Eastwood.
— MERDE ! PUTAIN !— Mh ! Ryn ! Tu tombe a pic. Je suis au téléphone avec ton père !... Oui, oui, elle est là. Permettez moi monsieur de vous rappeler, j'ai besoin d’éclaircir cette énième affaire... ... Oui cela va de soit... Bien, je vous rappelle après.Il enleva le téléphone de ces oreilles et le rangea sur son support. Avant de poser ces deux coudes sur son bureau et de croiser ces mains. Cette position, il me l'avait faite tellement de fois. Cela voulais exactement dire : "Assis-toi tout de suite devant moi, j'ai à te parler.". Je m’exécuta donc, même si il m'avait mise dans la mouise, il était le seul à pouvoir m'en sortir. Assis face à lui, je mis un coude sur son bureau et me gratta le nez avec le même bras. J'étais fin prête à écouter son chiant discours et lui dire que cela ne recommencerai plus jamais comme à chaque fois. Bizarrement, il agit différemment...
— Ryn... Comment le dire... Même en prenant en compte la malencontreuse disparition de ta mère et ton état physique... Je ne peux plus rien pour toi. Tes actions violentes à l'encontre de tes camarades me forcent à te virer définitivement de l'établissement.J'ouvris grand les yeux, stupéfiée. Il m'avait niquée ce bâtard. La peur grandit en moins, je n'avais jamais fait une aussi grosse connerie. La réaction de mon père... Il va me tuer, littéralement.
— QUOI !? Vous...!? Vous vous foutez moi !? Mon père va m'étriper jusqu'à la mort ! Vous comprenez !?
— TAIS-TOI BON SANG !... Piuuff... Je peux tolérer tes mauvaises notes, tes crises de nerfs, tes crises d'angoisses et même la manière avec laquelle tu te défend des petits caïds... Mais la s'en est trop. Si se battre est un crime, que pense-tu que poignarder est ?— ... Montrer que j'existe.— ... C'était une question rhétorique... Mais ta réponse prouve bien que je ne peux rien faire pour toi... Vu que tu es un enfant, tu sera prise en charge gratuitement par un hôpital psychiatrique si ton père remplit les formulaires que je vais lui envoyer par mail.— Non... Non... Non... S'il vous plait, ne faites pas ça !— Ce n'est pas à toi d'en décider... Le surveillant, je l'ai appelé. Il va t'escorter jusqu'à chez toi d'accord. Ce serait bête que tu fasse... Une connerie.Je ricana sur le coup, ma peur bleu de voir mon père m'avait rendue complètement folle. Sous l'emprise de la folie, je sortis rapidement mon compas de ma poche et je le pointa vers le CPE. Mes dents grinçaient, je n'avais qu'une envie lui planter mon compas dans la gorge et lécher son sang tandis qu'il coulerait de son cou. Bordel, je me sentais tellement bizarre à ce moment. Moi qui ne suis pas sadique à la base, la folie m'avait emportée.
— Appelle mon père et dis lui que tout est faux, que tout n'est que le mensonge d'un gosse. TOUT DE SUITE !Le CPE se leva, face à moi, le regard vif. Il ne me craignait pas, en même temps vue les étudiants de ITHS seuls des types fous ou courageux pourrait y accepter un poste. Et pour son cas, il était courageux. Enervé, je pris appuis sur la table de la main gauche et je tenta de lui planta mon compas de l'autre d'un élan. C'était complètement stupide en y repensant. Il attrapa ma main gauche et la tira vers lui. Je perdis tout mon équilibre et je me vianda sur son bureau. Profitant de cet instant, il prit mes deux mains sous les siennes, et m'arracha mon compas en passant, pour m'empêcher de faire le moindre le mouvement. Il m'avait eu.
—... Voila pourquoi, tu dois partir.J'arreta donc tout mouvement et contrôla méthodiquement ma respiration pour me calmer. Cela fût efficace. Dommage que j'en avais déjà beaucoup trop fait... J'ai failli l'abattre, lui qui m'avait toujours protégé... Sa saloperie de pitié m'avait bien servi mais j'avais au moins compris que
quelqu'un animé par la pitié n'est pas une personne de confiance.Je peux salir mes mains.
Une heure est passée, j'étais enfin devant chez moi. Le soleil frottait l'horizon en attendant que je passe la porte de ma maison. Ce soir, je le savais, j'allais prendre plus de coup que d'habitude... J'entra doucement dans l'antre du monstre avant d'annoncer mon arrivé en parlant haut et fort dans le salon. Je déposa mon sac sur le table et, attendant un poele sur le feu, je me dirigea vers la cuisine frottant comme d'habitude le parquais avec ma béquille. Folle ? Non. Quitte à se faire tabasser autant que se soit fait rapidement, n'est-ce pas ? Et je le vus enfin. Un mètre quatre-vingts cinq, costaud mais également un peu gros. Nous n'avions aucuns points communs. Mes cheveux sont blancs et mes yeux sont bleu, lui était brun avec des yeux marrons. Lorsque j'entra dans la cuisine, il se retourna vers moi une bouteille de bière à la main. Il semblait être en train de se faire une omelette...
— ... Père, c... C'est un coup monté... Je n'ai jamais...Il me lança sa bière à la gueule ne me laissant même pas finir mon baratin. Je tomba à terre sur le coup, déstabilisé. Son regard était celui d'un tueur psychopathe. Il était plus qu'enragé contre moi.
— Ils ont portés plaintes... Il grimaça.
Les parents de l'élève et le lycée. Ils vont me demander du fric.Lorsque je me releva, pour tenter de reprendre le parole, il attrapa la poêle chaude et me fracassa le coté droit du visage avec. Je tomba net, à moitié assommé. Durant cet état de semi-conscience je l'entendis parler de ma mère, de l'accident, puis il me montra tout son dégoût envers moi me répétant qu'il n'était que mon beau père et que cela lui faisait chier de devoir s'occuper de moi pour sa femme décédé. Seize putains d'années qu'ils me mentent, seize putains d'années que je pensais être la fille de ce connard.
— Si tu n'es pas mon père... je peux te tuer connard ?Il n'attendit pas une seconde et me roua de coup de pied pour me mater. J'encaissa tout... Lorsque mon beau-père remarqua mon immobilité, il se baissa et posa le côté de la poêle toujours chaude sur mon oeil droit. L'endroit où il m'avait frappé il y avait peine quelques secondes. La douleur par le feu est la pire de toute, je cria plus que jamais auparavant. Je n'ai jamais autant souffert de ma vie qu'à cet instant. Il ria répétant qu'il était plus fort que moi et que par conséquent je devais donc la fermer et lui obéir... C'est enfoiré me connaissait mal... Je me débattis violemment dans tout les sens et j'arriva à lui écraser les testicules avec un bon coup de ma jambe droite. Submergé par la douleur, il tomba sur le côté lâchant la poêle sur mon visage. Ce fût la dernière souffrance qu'il m'affligea... Et le début de ma vengeance. Je releva mon torse et j'attrape ma poêle. Je frappa sa tête avec une bonne douzaine de fois, jusqu'à que je sois trop essoufflé pour pouvoir le refaire. Je l'avais vaincue. Pour la première fois, ce n'était pas mon sang qui salissait notre salon mais bien le sien.
J'étais fatiguée, lassée, de tout ces combats. Déjà trois en une journée : une défaite par abandon et deux victoire par KO.
— Si... Si je t'attrape...—... Non... Non... Non... FERME-LA CYKA !Il bougeait encore, il était faible mais il bougeait. Je le frappa sans attendre une fois de plus avec la poêle avec des intentions meurtrières comme force. Il resta au tapis, toujours inconscient. A ce moment-là, j'avais décidé d'en finir avec lui. J'ai décidé que vous alliez mourir, "cher et tendre" beau-père. Je devais le faire pour me protéger, pour survivre. Utilisant le reste de mes forces, je me fis glisser jusqu'au monstre de mes cauchemars et je m'assis sur son torse. Je tortilla mes doigts pour les préparer à passer à l'acte. Je posa mes mains sur son cou, encerclant sa gorge et mes pouces se placèrent sur sa trachée. Vous n'avez pas besoin de connaître la suite, vous la connaissez déjà.
Lorsque cet acte sordide toucha sa fin, je continua ma soirée comme si rien ne s'était arrivé, comme si j'étais une gentille lycéenne sans histoire vivant seule dans une maison. Je me prépara une bonne petite omelette avec l'objet de nos souffrances : La fameuse poêle. Je la dégusta devant la télé, souriant devant un épisode d'un de mes animés préférés. Puis après m'être douchée, je suis allée dormir dans mon lit comme n'importe quel petite fille sage. Mon esprit n'avait pas encore totalement capté que je venais d'abattre un des fléau de ma vie : Que
j'ai salie mes mains à jamais.
Tonight, I hunt.
Malgré le meurtre que j'avais commis, je dormis agréablement bien... J'étais satisfaite d'en avoir finie avec lui... Mais le plus dur restait à venir... Même en présentant ça comme de l'autodéfense, il y aura une enquête. Dans le meilleur des cas, je serai envoyée dans une famille d’accueil craignos remplit de gens abusant de la pitié et dans le pire des cas... Prison pour mineure, maison de correction, suivie psychologique pendant plusieurs années... Bref, dans tout les cas je savais que j'étais plus ou moins dans la de-mer. Enfin c'est ce que je pensa... Avant de constater la disparition de son corps. Seul son sang était resté sur le plancher, ce dernier n'indiquer aucun déplacement du corps. Il s'était comme volatilisé. Pris d'une soudaine panique, je tomba à terre hurlant de terreur. Le monstre, où était-il !? Ne comprenant rien à rien, je devins complètement parano. J'eus de nombreuses visions de lui, je le vis face à moi, à ma droite, pendu au plafond,... Effrayée par ces folles visions d'horreurs je sortis de chez rampant sans ma béquille et je m'éloigna le plus loin possible de ces horreurs imaginaires. Mais lorsque je sortis de chez moi, je vus des adolescents de mon âge foutre un joyeux bordel. Ils se battaient entre eux avec des pierres, des bâtons, des armes blanches,... Mais pourtant aucuns adultes ne les arrêtaient... Pourquoi !?... C'est là que je compris ce qu'il se passait. Ces connards nous avaient abandonnées, laissées à nous même... L'autorité et le respect, remplacés par la loi du plus fort en 2015. Qui l'eut cru ? Reprenant plus ou moins mes esprits, je galopa à trois pattes et demi le plus vite possible jusqu'à chez moi y mis enferma.
Durant deux longues semaines, seules dans ma maison, verrouillée du chaos extérieur, je resta chez moi. Je passa mes journées à lire doucement installé dans mon canapé mais toujours quelques peu hantée par ce connard lorsque je m'approchais de la cuisine. Mais ce n'était malheureusement plus possible. Je n'avais plus aucun vivre, mes réserves ne me tiendraient pas tranquille tout l'hiver. Je devais trouver à manger et peut être même un meilleur refuge pour moi que cette cauchemardesque maison. Avant de partir, je devais prendre avec tout mes affaires importantes, le quartier sud était le plus malfamé de la ville. Après m'en être extirpé, je n'y retournerais surement jamais. Je fouilla ma maison de fond en comble... Et que trouvais-je sous le lit de mon beau-père...? Son vieux fusil de chasse à lunette. Je me souviens encore de la fois ou il l'avait tiré 5 ou 6 cartouches sur le petit et inoffensif chaton que j'avais recueillie... C'est exactement ce dont j'avais besoin. Personne n'oserait m'attaquer avec une machine de mort entre les mains. Après avoir fini ma fouille j'en n'emportais avec moi que mon fusil que j'attacha à mon dos avec ces munitions grâce à la sangle qui était avec et ma béquille. C'est en ressemblant à une amputé d'un vietnam toujours en guerre que j'arpenta tout le quartier sud. Bizarrement, je ne vus personne... Si ça se trouve, je n'étais plus que la seule humaine au monde... Ce fût mes pensées jusqu'à que j'entre au centre-ville et que je tombe nez à nez avec une de mes camarades de classes : Alice Rodbury. Lorsqu'elle me remarqua elle eu une petite frayeur, un frémissement, mais dès lors qu'elle m'analysa du regard, elle sourit. Semblant être contente, souriante comme jamais elle ne l'avait été auparavant, elle s'approcha alors de moi.
— R-Ryn Westhood ? C'est un plaisir de te revoir !— Eastwood, pas Westhood. Tu n'as jamais souris en t'adressant à moi. Tu m'as toujours crainte et écartée des autres. Qu'est-ce que tu veux, connasse ?Elle perdit son sourire, elle pensait quand même pas que j'allais être son toutou ? Elle m'a pourri la vie.
— ....Toujours aussi désagréable... Bref... Elle s’arrenta net posant un regard fixe sur mon fusil. J'ai besoin de toi.— Mhh...? C'est pas toi qui avais dis à tout le monde de m’appeler la connasse unijambiste ?Elle ronchonna, perdant son sang-froid. Elle se pointe comme une fleur et essaye de m'acheter avec ces douces paroles. Pétasse.
— Ecoute-moi, merde. Je vais être directe. Avant d'ouvrir sa bouche une énième fois, elle regarda autour d'elle vérifiant que personne ne nous observait.
Auguste Alexander, tu as trois jours. Je te propose une semaine de vivre.— Tu te fous de moi...? Tu me demande de tuer pour de la bouffe ?— Ne te mens à toi même. Tu en es parfaitement capable, tuer pour vivre, c'est exactement toi.
Bordel, elle me connaissait bien celle là, mais serais-je capable de tuer pour manger. N'est-ce pas différent de quand j'ai combattu mon beau-père ? Je me posa pas mal de question, mais le contrat semblait si alléchant... Je n'avais ni à manger ni à boire.
— Pourquoi moi...? Tu me vois à peine et tu me demande ça...Elle sembla déconcertée, j'ai vraiment autant la tête d'une tueuse à gage que ça ?
—... Tu n'es pas devenue une mercenaire...? Pourtant... Tu es connue pour être une "hateur" pure et dure, tu viens du sud deux semaines après l'incident comme si tu vivait reclue, tu es armée d'un sniper et tu le montre avec fierté en l'accrochant à ton dos...
Je soupira, lassée. Maintenant on pense que je suis une conasse qui tue qui elle veut pour de la money. Putain, chienne de vie.
—... Bon disons, deux semaine de vivre et je te trouve un logement temporaire avec une douche fonctionnelle au quartier nord. Là je ne peux pas te donner plus...Elle augmentait la récompense, l'hésitation vint alors : l'acte qu'elle voulait que je fasse était hautement répugnant. Mon beau-père était un monstre... Mais est-ce que Auguste en était également un...?
— Bon, je te laisse réfléchir. Je suis venue chercher de l'aide au centre-ville et je crois l'avoir trouvée. Sache que cela fait deux semaines que je te cherches...Elle se rapprocha dangereusement de moi, m'arrachant mon espace vital pour placer charmantes lèvres auprès de mon visage et me susurrer : "Je compte sur toi". Elle reparti ensuite doucement dans le sens inverse... Et j'osa la suivre, en y repensant je ne sais si elle m'avait manipulé ou si j'avais aussi faim que ça... Peut être un peu des deux...
Le lendemain, un homme s'écrasa sur le sol, une balle s'était logée en son cœur. Mon beau-père n'étant qu'un monstre, j'avais fauchée ma première âme humaine pour satisfaire ma faim et les ambitions politiques d'une... Pétasse. Elle est devenue mon employeur, j'en demande de plus en plus à chaque fois. Je la rend dépendante de moi, comme je dépend de sa nourriture et des luxes auxquels je bénéficie. Mais lorsque j'en aurais assez, je m'occuperai d'elle...
Mais avant ça, j'ai quelques choses à faire. Car...
ce soir, je chasse.