La vie est un jeu : Je suis une fille timide et réservée. Je ne parle pas beaucoup et je suis une vraie tête en l'air. Même mon grand frère l'approuvait. Je tenais beaucoup à lui. Il faut dire que c'était vraiment la seule personne à qui je tenais le plus au monde.
Pourquoi pas mes parents ?
Mon père ne se préoccupait que de son travail, son entreprise … Quand il rentrait, il travaillait encore. Il ne s'occupait pas vraiment de moi, ni même de son propre fils. Mon frère et moi, on devait vraiment se débrouiller seuls … Vraiment seuls …
Ma mère ?
Je ne m'en souvenais plus. Je n'avais plus aucun souvenir d'elle, comme si je l'avais vraiment oubliée – parce que c'était bien ce que j'avais fait.
Mon frère me parlait rarement d'elle. Il disait qu'elle était morte. Mais je croyais en une toute autre version. C'était pour cela que je persistais à l'attendre. Je voulais qu'elle rentre à la maison. Mais j'ai cessé d'y croire. Elle n'était jamais revenue et elle ne donnait plus aucuns signes de vie – depuis bien trop longtemps à mon goût.
C'était triste : je l’admettais, mais je préférais l'oubliée.
Peut-être avais-je perdu la mémoire ? Ou alors étais-je trop jeune pour m'en souvenir ?
Je ne pouvais pas répondre à ces questions.
Depuis longtemps, je faisais souvent le même cauchemar. Je vivais avec cette frayeur. Je la sentais et elle hantait mes pensées. Toutes les nuits, elle était présente, me serrant profondément. Elle me rendait aussi triste à la fois, mais je gardais tout pour moi.
Ce rêve étrange ou je voyais un accident. Et puis, ce visage flou et cette voix me demandant de m'éloigner le plus loin. Pourquoi je ne pouvais pas voir le visage plus net ? Pourquoi cette voix me disait étrangement quelque chose ?
J'avais bien dû les entendre et j'avais raison.
«
Maman ! »
Ma voix faisait écho dans la pièce où je me trouvais. Je serrai les paupières, ne voulant plus les ouvrir. Je prenais contre moi la peluche avec laquelle je me trouvais. Un serrement de cœur se fit sentir. Je transpirais et j'étais totalement terrorisée.
«
Sakura-chan ! »
Je me souvenais encore de ce moment où mon frère était entré pour me prendre dans ses bras. Il avait accouru. J'avais peur. Pourquoi ?
Quand je me m'étais réveillée, je ne me souvenais plus de rien – pourtant, ce rêve me faisait si peur.
«
Qu'est-ce qui ne va pas Sakura ? »
Je tremblotais. Je ne pouvais pas lui répondre.
Finalement, il se contentait de rester avec moi, de manière à me rassurer. Quelque mot s’échappait de sa bouche : «
Je serai toujours là pour toi... Toujours... »
Je la savais bien. J'avais une éternelle confiance en mon frère. Jamais il ne m'avait trahi et jamais il le ferrait.
…
Mon frère était en terminale et moi, en dernière année de collège. Ce que je trouvais pratique, c'était que même si mon frère et moi avions des niveaux scolaires bien différents, le fait que nous étions dans le même établissement était sympa. C'était bien vrai. Le Lancaster School était l'une des meilleurs écoles de la ville, en plus, l'établissement réunissait les élèves de la primaire jusqu'au lycée. Ainsi, mon frère pouvait m'accompagner et nous pouvions faire route ensemble. Seulement, il n'avait pas cours en même temps que moi. Je n'aimais pas faire la route seule. C'était très chiant.
Parfois, des amis venaient avec nous – bien que cela dépendait de leur emploie du temps, bien différents à celui de mien et de mon frère - pour nous accompagner.
Le soir, quand je rentrais, c'étaient les devoirs avant tout. Il fallait bien que je m'avance, parce que sinon, j'avais trop peur d'en avoir trop par la suite et de ne pas pouvoir jouer.
Parce que après les devoirs, je pouvais passer des heures à jouer. Pas n'importe comment, pas avec n'importe quoi … Il n'y avait pas si longtemps que cela, j'avais acheté une nouvelle console de jeux. Forcément j'étais très contente. Le truc, c'était que je jouais souvent : avant de dormir, après les devoirs, pendant les jours fériés, le week-end … Bref ! Quand je le pouvais !
« P'tite geek va ! »
Mon frère me taquinait souvent avec cette phrase. Il l'a sortait quand je traînais sur le PC ou sur la console. Il savait que je n'aimais pas que l'on me dise cela, mais c'était simplement pour rire et je le savais.
« Sakura-chan ? Au lit maintenant … »
Oui, je traînais jusqu'à pas possible – encore en train de jouer, bien sûr.
Je lui répondais souvent par un « Attends, je finis ! », alors il venait s’asseoir près de moi et il me regardait jouer, jusqu'à ce que la game soit terminée.
…
Une vie calme et tranquille – bien qu'un peu mouvementé.
Je ne savais pas trop quoi raconter d'autres. À vrai dire, c'était presque tout, car la suite … La suite fut un énorme choque pour moi.
Oui, je me souvenais bien de ce matin. Un matin qui semblait pourtant comme les autres. Seulement … Il était bien plus différent que cela.
Mon frère, qui habituellement, venait me chercher n'était pas venu. Le petit déjeuner n'était pas près et la maison semblait totalement vide – Parce qu'elle l'était.
J'allais bientôt apprendre la triste réalité. Un monde bien différent venait de s'ouvrir à toute la ville d'Akashiki. Un monde bien triste et inimaginable.
C'était une de mes amis et son petit ami qui étaient venus taper à ma porte ce funeste matin.
Les deux paniqués – je le voyais bien à leur tête – et en chœur, ils me disaient :
« Les adultes ont disparu ! »
Au départ, j'avais pensé à une connerie, mais le fait que mon frère ne m'avait pas salué ce matin, me fit réfléchir.
À ce moment précis, tout s’effondrait autour de moi. Mon grand frère était consacré comme un adulte, car il avait 18 ans passés.
Tout de suite j'avais su que c'était fini et que tout comme les adultes, il avait disparu.
triste malheureusement : C'était l'anarchie totale. Ce mot correspondait à ce qui se passait exactement : entre les groupes qui s'étaient fait et les nombreuses batailles entre eux, le tau de criminalité en augmentation ...Mes amis ont disparu, peut-être sont-ils morts ? Ou pas ?
Je n'en savais rien. Encore des questions pour lesquels je n'avais pas la réponse.
Je ne savais pas combien de s'était écoulé depuis la disparition des adultes. Une semaine, peut-être deux... J'avais arrêté de compter, mais il me semblait bien que cela faisait plus d'un moi. Je crois que je faisais exprès d'oublier. Peut-être que c'était mieux pour le moment.
Je devrais essayer de survivre. Maintenant, une nouvelle pensée me hantait :
« Je vous en supplie, si c'était ma dernière heure : laissez-moi le revoir ! »
Eh oui … Je pensais encore à l'être le plus cher que j'avais, mais qui n'était plus là. Il m'avait pourtant fait la promesse de me protéger. C'était quelque chose qui m'attristait.
Maintenant, je devais me débrouiller seule – sans personne.
J'étais devenue presque une solitaire, je n'avais encore jamais tué de personne et j'espérais ne pas devoir le faire. Je n'étais pas du genre à tuer, d'autant plus que je n'avais encore fait aucun crime, mais s'il fallait se défendre alors, je le ferais pour ma survie.
Bien entendu, j'étais armée, mais pas suffisamment : une batte de base-ball pour me défendre. Je n'avais suivit aucun groupe – la solitude me convenait. Bien que je suivais quand même quelques personnes.