Je trouvais vraiment que je ne m'occupais pas de moi – du moins … vraiment très peu. Je trouvais plus mon temps à faire mes livraisons, mais c'était presque ma seule occupation. Entre-temps, je tombais sur des gens loufoques et parfois sur ceux qui devenaient des ennemis. Tantôt, je protégeais et parfois je tuais – contre mon gré, évidement.
Mes journées étaient longues et elles ne se résumaient qu'à cela.
Finalement, est-ce que les adultes ne me manquaient pas un peu ?

Percher sur les hauts sommets de ma plantation. Moi, la belette des Green Weed, je regardais travaillée et je rajoutais mon aide. Quelques maladroits corrigeaient leurs bêtises faites, alors que d'autres travaillaient comme des chefs. Ce qui m'ennuyait le plus dans l'histoire, ce n'étaient pas mes parfaits travailleurs, point du tout. En général, c'étaient les nombreuses réparations à faire. Nous, peuple de Green Weed, avons certains problèmes au niveau de la tuyauterie. Beaucoup trop de fuites étaient à réparer et il fallait davantage de mains d’œuvres.
Et si c'était une tâche à faire pour être tranquille par la suite ?
Oui, c'était cela que je devais faire : trouver des tuyaux neufs et un bon plombier pour pour tout réparer. Ainsi, cela éviterait de rajouter des gens en plus et de foutre la paix à tout le monde. Certains pourraient alors dormir sur leurs deux oreilles.

Parfois, je ne me sentais pas utile. C'était pour cela que je commençais à faire certaines livraisons. Je devais rajouter mon aide aussi. Mais, comme je l'avais dit précédemment, je ne m'occupais pas de moi. Si j'accomplissais ma nouvelle tâche, je trouverais le moyen d'avoir plus de temps libre et je ramènerais aussi de quoi faire survivre certains – des médicaments, des nouvelles fringues … et cetera.
C'était perdu dans mes pensées, qu'un de mes membres se dirigeait vers moi.

« Madame, madame ! Pardonnez-moi … mais … »

« Miss Mori ou Mori suffit amplement, je te l'ai déjà dit … », soupirais-je en lui coupant la parole.

« Tu sais très bien que je n’apprécie pas le terme ''madame'', puisque cela me vieillit tellement … »

D'un signe de main, je lui ordonnais de me dire ce qu'il avait à me dire. Mon sourire devint vite agacé lorsque de longues explications se faisaient entendre. Je soupirais, car je n'avais rien écouté.

« Dans ce cas, fais ce que tu peux faire … Et préviens tout le monde de mon absence … »

« Vous partez ? »

« En balade ? Oui ~♪ », souriais-je de force.

L'air de ma propre plantation me mangeait les poumons. Il y avait certaines odeurs que je ne supportais pas. Et dire que j'y travaillais depuis mon très jeune âge. Oui, je devais aider mes parents à payer le loyer. J'étais tombée sur des gens et ils m'avaient proposé de travailler pour un peu d'argent. À cette époque, j'étais quand même consciente que l'on fessait de moi et mes semblables de l'exploitation de mineurs. Mais c'était la seule solution trouvée.
Et, finalement, c'était moi qui avais pris la relève.

15:32, s'affichait sur ma montre. Cela faisait 10 minutes que j'avais quitté mon refuge. Marchant dans les hautes herbes avec des pas nonchalants, je manquais, parfois, d'accrocher mes talons et tomber. De ce fait, j'y allais plus lentement, traînant un peu et profitant du temps, qui n'était pas si mauvais.

Le calme régnait sur la forêt, cela faisait presque peur. À mon avis, cela ne devait pas être un des lieux les plus fréquenter de la ville, d'où l'absence de monde. Le Centre-Ville l'était par contre. Quand j'y allais, je tombais sur beaucoup de gens aux multiples destins. C'était là-bas que je m'étais fait une redoutable ennemie. J'en avais encore la douleur gravée dans mon épaule, qui me tirait un peu de temps à autres. Si je me souvenais bien, elle avait pris en charge un combat qui était, pourtant, le mien et de suite, avec violence, je l'avais mené à m'affronter. De là, je ne savais pas ce qu'elle était devenue. Mais que m'importe, cet être sans importance, qui pourtant, me tenait une haine ardente. J'en avais la même, par ailleurs.

Lorsque je repensais à tout ce qui s'était passé cette dernière semaine, je me m'étais dans des états pas possibles. « Mais qu'étais-je devenue ? »
J'avais horriblement changé. Je n'étais plus la petite princesse de papa et maman, qui n'étaient plus là. Je n'avais plus mes aires de douce fille et mon sourire angélique. Depuis que les adultes avaient disparu, j'étais devenue plus violente, sombre et sans aucune pitié.
Il était vrai qu'il manquait un peu de douceur dans ce monde de bruts. Jamais on ne reverrait un enfant doux et calme – enfin comme s'il était avec sa belle famille. Peut-être que certains n'étaient pas encore sorti de leur trou. Mais si c'était le cas, ils découvriraient la triste réalité : Akashiki, la ville aux nombres destins perdus dans le chaos.
D'ailleurs, mon destin était joué aussi. C'était depuis un moi, même. Depuis le commencement. Oui, cela devait être une sorte de malédiction dans laquelle nous stagnons depuis des jours. Une sorte de maléfice. Et même si c'était des idées tirées par les cheveux : que pouvait-êtes ce alors ?

Je me laissais glisser contre le tronc d'un arbre. J'avais mal aux pieds. Je savais que j'aurais dû opter pour des chaussures adéquates à la marche et de préférence sans talons. Mais en aucun cas, j'avais pensé que j'allais marcher aussi longtemps. Enfin, la tenue, que je portais, n'était pas non plus adapté pour faire du sport – dont les chaussures.
Je soupirais à cette pose, qui me soulageait un peu. Mon regard ce posait au loin. Il semblait y avoir quelqu'un. Mais que faisait cette personne sur le bord de la rivière ? Elle semblait y faire le tour, mais rien de plus ...

Cela faisait un moment que j'observais cette personne. Vu son allure, cela devait être un jeune homme d'environ mon âge.
Je suivais ses moindres fait et gestes, le voyant tourner autour d'un arbre et en l'examinant.
Je ne comprenais pas son air mélancolique, mais il lâchait son regard de l'arbre comme s'il avait totalement regretté quelque chose.

Je me redressais lentement, me tenant les chevilles irritées. Ma curiosité était pointé sur lui.
D'abord, je me tenais très loin, me demandant ce que faisait ce garçon. Je pouvais le voir alors, s'accroupir près de l'eau et hurler. De là, je n'entendais pas très bien ce qu'il avait crié très fort, mais son cri était proche de la surprise.
Ensuite, je m'avançais un peu en gardant une certaine distance. Il était tellement surpris parce qu'il venait de voir, qu'il ne m'avait, par ailleurs, même pas remarqué. Je soupirais.
En examinant la suite, je pouvais alors remarquer qu'il venait de trouver une enfant à peine âgée. Elle devait avoir … aller, disons un an.
L'enfant avait dû être abandonné près de la rivière, dans son lit douillé. Je ne pouvais savoir combien de temps exactement.

Ma curiosité me menait bien plus loin. J'allais maintenant en direction du garçon.
Il avait les cheveux argentés et les yeux d'un rouge aussi pur que le sang. L'enfant sur son buste venait de se réveiller, il pleurait et criait fort – il avait dû être réveillé par le bruit.
Le jeune homme ne m'entendait pas. Le bébé faisait trop de bruit pour lui. Des bruits qui l'agaçaient fortement. Du moins, j'en avais la forte impression.

« Hé ! Ça va ? », m'exclamais-je doucement près de lui.

Il ne s'occupait que de l'enfant et ma présence ne le dérangeait en rien. Je ne savais pas s'il m'ignorait en faisait la sourde oreille ou s'il ne le faisait pas exprès à cause des bruits stridents et du manque de concentration.
Je soufflais longuement, faisant la moue.

« Hey, t'es sourd ou bien... ! », m'écriais-je plus fortement.

Cette fois-ci, il me dévisageait, comme si j'étais une folle étrangère venue de je ne sais quel pays – ce qui me surprenait.
Il semblait croire, que ce gosse était le mien, alors je continuais :

« Ne me regarde pas comme ça, cet enfant n'est pas le mien … »

Je regardais la petite qui semblait se calmer doucement. La petite ? Oui ! C'était sans aucun doute une petite fille. Cela se voyait...
Doucement, je m'accroupissais à côté du jeune garçon à la coiffure argentée, regardant le petit trésor de plus près.
En tendant ma main vers elle, elle semblait hésité, mais finalement, elle prenait de sa petite main l'index dans celle-ci. Je lui lançais un petit sourire.

« Qui a bien pu t'abandonner ma grande ? »

Elle était belle et fraîche. Elle avait les joues rosées et le teint calme et reposant – quand elle ne pleurait pas, évidemment.
Le jeune homme semblait être apaisé par le silence qui venait doucement s'infiltrer. Seul le bruit des arbres et des oiseaux venait détruire cette ambiance de calme et de sérénité.

Si elle criait ? Bien entendu ! Ce petit trésor était capable de nous arracher les oreilles. Malgré sa petite taille, elle avait de la bonne voix et de la volonté.
Un petit air agréable et doux montrait aussi son innocence. Et dire que je n'avais plus cet âge et que j'aimerais y retourner. Mais pas à l'époque de la condamnation des adultes ! Je voulais être avec ma petite famille !
Si seulement il pouvait y avoir des petites explications …

« Il n’y a pas que le fait de trouver un bambin dans une forêt qui m’est étrange, mais plutôt de faire la rencontre de la chef des Green Weeds en ce lieu, également! Puis-je demander ta raison d’être ici? »

La question m’extirpait alors de mes pensées, alors que mon regard était planté dans les yeux de la gamine. Je les tournais alors vers ceux du jeune homme, dans son regard sang.
Mais ce garçon est bien curieux ! Ou je me trompe ?
Nan, bien entendu qu'il avait le droit de savoir puisque je sais que …

« Tu es Zaraki Hope, n'est-ce pas ? Oui, je ne me trompe ... Je remercierai un pote de ton Organisation Crazy pour m'avoir gentiment donné la liste de tous les membres et leur classement hiérarchique chez les Crazy 2K14. », souriais-je finement.

En faisant quelque geste exagérait et en gardant le même sourire, je terminais mon amble explication :

« Bon, pour te répondre, très cher Hope, je vagabonde un peu en prenant du temps pour m'occuper de moi … », je me retournais vers la petite demoiselle en effaçant mon vilain sourire et la regardant avec un air mélancolique.

Pauvre toi … Pauvre enfant …
Personne ne s'occupera d'elle maintenant … Quelle chance qu'elle n'était pas tombée sur le grand méchant loup !

Hope semblant m'appelait, je me retournais vers lui.

« Et toi, dis moi : qu'est-ce que tu fais là ? »

C'est vrai ! Que faisait-il ici ? Il ne faisait tout de même pas une simple promenade. Je ne savais pas pourquoi, mais l'idée qu'il était juste une petite balade m'étonnait fortement. Il n’avait pas l'air de ce genre-là ...

« Bref…que faire d’elle? On est pas pour la laisser seule dans la forêt non? »

C'était exactement ce que j'allais lui demander – a fin de combler ce paisible silence qui c'était vite incrusté.
Même si ce n'était pas ma gamine, j'avais terriblement de la peine pour ce petit trésor. Je ne savais même pas si elle était capable de comprendre son sort ici et si elle était bien consciente de la situation. Après tout, si elle était là, c'était bien parce que sa mère l'avait abandonné, non ? Si c'était vraiment le cas, alors, c'était donc une tarée sans cœur ! À moins d'avoir de bonnes raisons, je n'abandonnerai pas mon enfant !

Passant ma main dans les cheveux, regardant le paysage au loin et me laissant tomber sur le sol, je m'exclamais de nouveau :

« Je ne sais pas ce qu'on peut faire d'elle … Je ne suis pas sa mère et tu n'es pas son père, certes, mais je trouve que c'est injuste de la laisser mourir ici, alors qu'elle a été abandonnée. »

Chacun pouvait prendre son destin en main s'il le voulait, mais cette enfant en été incapable. Trop jeune, je supposais qu'elle n'avait pas la force de se battre maintenant contre la réalité. Qui pouvait savoir : et si moi aussi j'en étais incapable ?
J'avais déjà du mal à prendre soin de moi. La preuve, c'était ce que j'étais venue chercher aujourd'hui, avant de tomber sur le petit « duo ».

Déjà, un nouveau problème me venait en tête. Hope et moi, on ne se connaît que par information. Nous ne sommes pas « amis » … Je dirai alliés !
Le problème était là … On ne se connaît pas, on trouve une gamine que ni lui, ni moi voulons abandonner et le pire dans l'histoire, c'est le fait de ne pas savoir quoi faire pour elle. Elle ne pourrait pas vivre seule … Pas pour le moment !

« Hope … Moi je trouve qu'il y a un autre problème … », m'exclamais-je de nouveau.

« Le problème est que si l'on garde la gamine … qui la prendra en charge ? Et puis surtout où ? … Moi aussi, je ne veux pas la laisser là … Ni toi … Ni moi ! … Il nous prendre le temps de réfléchir … »

Au jour d'aujourd'hui, j'avais peut être changé ou alors, c'était la petite au visage innocent qui me rappelait ce que je devais être et non ce que je suis devenue. C'était vrai … Depuis la disparition des adultes, je lutte pour mon groupe, faisant des missions sans penser à moi et c'est depuis ce funeste jour, que je ne suis plus la même.
Cette pensée me revient à chaque fois : « Où est l'adorable princesse à sa mère et la petite chipie à son père ? ».
Si j'avais changé ainsi, c'était à cause de la réalité … Mais si c'était un rêve, alors, je ferais en sorte de sortir et de reprendre le court d'une vie normale.

Une larme glissait lentement sur ma joue. Puis, un air de nostalgie s'installait en moi. Je séchais alors ma joue, tenant ma poitrine de l'autre main plus ferme. « Que faire maintenant … Je ne me sens pas à l'abri … Je ne sais plus quoi faire … Même pour elle … ».
Je regardais la petite en la serrant contre moi.