Fuuka avait cru avoir une crise cardiaque. Elle s’était cherchée un coin pour dormir et avait opté pour un sous-sol de métro… Bondé! Des adolescents aux yeux vitreux, l’air blasé, la regardant comme s’ils pouvaient mettre son âme à nue! Brr… Elle en frissonnait encore. Le temps de se remettre de ses émotions et de tourner en rond dans la ville, sous le regard curieux de certains passants, le soleil s’était couché et elle se retrouvait sous un pont. Elle s’arrêta, plaquant sa main contre le mur pour reprendre son souffle. Après cette course folle, elle était dans un état pitoyable. Ses tresses presque toutes emmêlées et ses lunettes glissant sur son nez.

Pour empirer les choses, elle était pratiquement aveugle dans le noir. Elle s’avança à tâtons dans l’obscurité, tentant de se rassurer. Ce n’était pas nouveau comme situation. Tout allait bien se passer. Elle allait dormir tranquille et tout irais mieux demain. Peut-être même que les choses allaient rentrer dans l’ordre!

C’était toujours le même refrain, mais ça lui redonnait au moins un semblant d’espoir.

Elle gagna confiance, continuant d’avancer lorsque son pied heurta quelque chose. Ses yeux s’étant habitués à l’obscurité, elle pouvait discerner la vague forme d’un corps…sous une couverture.

« AAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAH!!! »

Fuuka resta figée de terreur lorsque le ''corps'' se leva... pour n'être qu'une autre adolescente, tout aussi apeurée qu'elle, si pas plus.

Elle s'étais reculée contre le mur, la suppliant de ne pas lui faire du mal. Sur le coup, l'adolescente en uniforme scolaire ne pouvait que cligner des yeux de stupeur. Jamais elle n'avais fait une telle impression. Elle eut presque l'idée méchante de faire fuir l'inconnue... En agitant les bras ou en criant bou! Mais ce n'était pas son genre et puis elle était arrivée là la première, c'était à elle de s'excuser.

Replaçant maladroitement ses lunettes rondes et se courbant poliment, Fuuka prit la parole.

« D-Désolée... Je ne savais pas qu'il-qu'il y avait quelqu'un. Je...vous ai pris pour un ca-cadavre.» dit-elle, furieuse contre elle-même pour son affreux bégaiement et pour la morbide entrée en scène.

Elle se releva, ne sachant pas où regarder. Elle préférait porter son regard partout ailleurs que sur l'inconnue. Après tout, peut-être faisait-t-elle tout simplement sembler de dormir pour l’appâter dans un piège quelconque! La paranoïa envahissant l'étudiante, elle déglutit, marchant quelque peu de reculons en levant les mains en défensive.

« Je vais m'en aller... okay?», commença-t-elle.

Sauf que Dame nature avait d'autres plans. Un brusque éclair fit sursauter les deux adolescentes et il se mit à pleuvoir à torrent.

C'était bien la meilleure ça... Quelqu'un qui s'inquiétait pour elle? L'idée même était absurde pour Fuuka. Encore pire, voilà que l'inconnue qu'elle avait si brusquement réveillée lui proposait de rester! Ici? À bien l'observer, elle ne semblait pas avoir de mauvaises intentions et si elle en avait, elle méritait un oscar comme actrice.

Un silence gêné s'était installé entre les deux incomfortables adolescentes. Fuuka commença à retirer son sac à dos pour sortir sa couverture et son oreiller, ses seuls souvenirs de son dortoir étudiant, pour s'installer à une distance raisonnable.

Se rappelant soudainement de quelque chose, l'autre jeune fille reprit la parole.

- J'allais oublier... Je m'appelle Asuna... Watanabe Asuna. Ravie de te rencontrer, je suppose?

Fuuka cligna brièvement des yeux, abasourdie. C'était la journée des surprises pour la jeune fille aux tresses, définitivement. Tant qu'à y être, il fallait au moins retourner la courtoisie.

-Y-Yasuhiro... Fuuka. C'est pas grave si-si tu ne t'en souviens pas.

Voyant Watanabe bailler, Fuuka fit de même par réflexe. Elle regarda son poignet par réflexe, mais vit que sa montre avait...disparu?

Elle se mordit la lèvre inférieure. Elle a dut la perdre à un moment ou à un autre dans la journée, elle l'avait encore ce matin. Soupirant, elle s'assit sur son lit de fortune, tentant d'avoir l'air naturelle.

-...Tu---Tu dors souvent ici?, demanda-t-elle, voulant se gifler mentalement.

Comme si c'était le temps ou le lieu pour la conversation!

Fuuka n'avait pas terminé de s'insulter mentalement que Watanabe avait répondu à sa question.

- Humm... J'ai... Déjà passé une ou deux nuits dans le coin. Et toi, Yasuhiro-chan ? … Ah ! Désolée ! Je ne sais même pas si tu veux bien que je t'appelle comme ça...

Yasuhiro-chan? Personne ne l'avais appelé comme ça depuis longtemps. D'ailleurs depuis quelques minutes, elle éprouvait un sentiment de déjà vu. Enfin, Watanabe semblait tout aussi mal à l'aise qu'elle et s'excusait maintenant.

N'étant pas habituée que l'on s'excuse envers elle, Fuuka ne savait pas trop comment réagir.

- C-C'est bon. Tu peux m’appeler comme ça...Watanabe-c-chan?" Hésita-t-elle, à son tour.

Quelle duo inconfortable elles formaient! Si elles n'avaient pas été dans une telle situation, Fuuka l'aurait peut-être trouvé comique, à une certaine époque.

Voyant la jeune fille se coucher, elle fit de même, s'enroulant dans sa couverture et regardant la pluie tomber. Elle était au moins reconnaissante du pont qui les protégeaient. Elle regarda encore son poignet, sa vision se troublant tout à coup.

Bizarre, elle n'avait pourtant pas enlever ses lunettes. De chaudes larmes commençaient à couler.

"Je... Pourquoi je pleure?", pensa Fuuka.

Ce n'était qu'une stupide montre... Trop enfantine pour elle depuis belle lurette, mais, elle l'avait gardé depuis tout ce temps.

Sans dire un mot, pas même un bonne nuit, elle s'endormit sans même le réaliser. La fatigue l'avait terrassée beaucoup plus que prévu et elle se mit à rêver d'une époque lointaine.

C’était une journée chaude de juillet. Le soleil illuminait de pleins feux, au grand bonheur de tous… sauf de Fuuka. Assise, seule près d’un carré de sable, elle boudait et maudissait l’astre du jour. Même à ce jeune âge de huit ans, elle avait cette mine maussade qui la caractérisait. Elle profitait d’un bon livre, tranquille dans l’ombre quand sa belle-mère numéro… elle ne savait plus combien. Son père lui avait présenté une « nouvelle maman » au moins trois fois juste ce mois-ci. Enfin, cette belle-mère se plaignait de la voir encore dans sa chambre avec un livre dans les mains. C’était bien la première à se plaindre qu’une enfant japonaise ne soit pas au soleil. Elle l’avait pratiquement mis dehors pour prendre l’air et jouer.

Cela faisait… Elle ne savait pas combien de temps en fait qu’elle était dehors, mais pour elle ça faisait déjà une éternité! Fuuka voulait rentrer, mais papa n’était pas encore revenu à la maison et elle ne voulait pas se retrouver seule avec belle-maman.

Soupirant, elle observa autour d’elle. Un groupe de garçons s’amusaient ensemble ou plutôt se bagarraient. Devaient-ils toujours être aussi agressifs? Après un moment, elle repéra une autre petite fille, jouant seule, faisant un château de sable.

D’un pas hésitant, Fuuka, s’avança.

Étrange… Elle ne voyait pas son visage, mais elle portait quelque chose au poignet… Quelque chose que Fuuka reconnaissait que trop bien.

« Mais… C-C’est ma montre! Rends la moi, voleuse! C’était un cadeau! », cria la petite Fuuka.

Plus elle s’approchait, plus la petite fille semblait s’éloigner.

« RENDS MOI MA MONTRE!!! », cria Fuuka une fois encore.

Tiens? Il faisait bien sombre tout d’un coup. C’est là qu’elle retrouva ses esprits, ayant conscience d’où elle était, avec qui elle était… Et qu’elle avait vraiment crié.

Watanabe s’était arrêtée dans ses mouvements, l’observant. Elle semblait être en train de manger. Et Fuuka remarqua qu’elle avait aussi une cuillère et de la nourriture à proximité. Watanabe avait partagé sa nourriture? Et voilà qu’elle se réveillait en hurlant… Pour une stupide montre perdue.

« D-Désolé! Euh… Bon matin? », tenta Fuuka, devenant rouge de honte.

Et bien… Fuuka qui espérait passé inaperçu, c’était mal parti. Évidemment, Watanabe l’avait questionné.

- Ç-ça va ? … Il... s'est passé quelque chose ?

Fuuka secoua la tête, se cachant entre ses bras, comme si ça l’allait la rendre invisible. Oh comme elle aurait souhaitée pouvoir disparaître à volonté! Et puis pourquoi faisait-elle tout un plat? C’était qu’un vieux souvenir anodin, pourquoi cela lui était-il revenu tout d’un coup? Fuuka ne savait pas trop pourquoi. Elle s’était comme qui dirait levée du pied gauche, elle se sentait déprimée et la première chose qu’elle voulait faire s’était se rouler en boule et pleurer sa vie.
Pourtant ce n’était qu’une montre.

À bien y penser, elle avait perdu des tas de choses depuis un mois. Son père, même distant, elle ne pouvait même pas le contacter pour savoir s’il allait bien. Ses affaires, ses livres, ses vêtements de rechange, ses photos…
Au final, beaucoup de souvenirs et beaucoup d’objets pratiques. Elle ne l’avait pas remarquée sur le coup, mais tout le stress accumulé allait la faire craquer et perdre ce vieux souvenir avait une goutte qui n’allait pas tarder à faire déborder le vase.

Soupirant, Fuuka baissa les yeux vers ses souliers tandis que Watanabe recommençait à manger. Évidemment, Fuuka avait faim aussi. Cela faisait un bon moment qu’elle n’avait pas eu de repas complet, mais l’idée de prendre des ressources déjà limitées de quelqu’un d’autre ne lui plaisait pas trop. Elle devait apprendre à mieux se débrouiller. Peut-être allait-elle devoir chasser et pêcher sa nourriture?

Elle se leva pour rendre poliment la nourriture et la cuillère à l’autre adolescente, mais elle s’arrêta, voyant cette dernière s’affaler sur le sol.

« Wa—Watanabe-c-chan!? Est-ce que… Ça va!? »

Fuuka lâcha tout de suite la conserve pour aider l’adolescente à se relever. Décidément, cette journée allait être mouvementée, elle le sentait.

Fuuka cligna quelque peu des yeux de surprise en voyant Watanbe se mettre à rigoler. Réaction nerveuse sans doute. L’adolescente à lunettes soupira, rassurée qu’il y ait plus de peur que de mal. Du coup, elle se demandait comment cette fille avait fait pour survivre. Elle avait toute l’apparence d’une fille fragile et inoffensive. Un peu comme elle, d’une manière, mais si elle continuait de jouer les bonnes samaritaines avec tous ceux qu’elle rencontrait, elle allait s’attirer des ennuis.

« Tout va bien. Par contre... Yasuhiro-chan... est tu sûre que tu vas bien ?... »

Sur le coup, la question était plutôt inattendue venant de Watanabe. Après tout c’était elle qui avait failli se blesser.

« …Eh? C’est elle qui me demande ça? », Pensa Fuuka.

Comme frappée d’une réalisation soudaine, l’autre adolescente reprit :

- AH ! Ça me revient ! Tu avais parlé d'une montre...?

Fuuka rougit quelque peu, ayant presque oublié l’évènement embarrassant de ce matin. Stupide réaction…

- Tu... … Veux que je t'aide...?

Fuuka se sentit figer. Elle n’était pas sérieuse, non? Sans doute un plan pour se moquer d’elle pour elle ne savait quelle obscure raison!... Non, l’expression sur le visage de Watanabe n’avait pourtant pas la moindre malice.

« Pourquoi?...Pourquoi tu voudrais m’aider? Cette…Cette montre n’a pas de valeur mo-monétaire… »

Mais bien qu’elle ne veuille pas l’avouer à voix haute, elle en avait une grande valeur sentimentale.

« T-Tu n’es pas obligée… M-Mais si tu veux… », Répondit Fuuka, gênée, sans regarder Watanabe dans les yeux.

Fuuka retraça mentalement son parcours de la veille. Personne n’aurait ramassé cette montre, elle en était à peu près sûre. C’était un vieux modèle pour petite fille. Elle n’avait pas fait un grand bout de chemin, mais elle se rappelait avoir beaucoup couru en rond. La première fois, due à un groupe qui s’approchait un peu trop à son goût, la seconde… à cause d’un chien errant. Elle n’avait pas forcément peur des chiens, mais elle ne les appréciait pas trop non plus. Il n’avait pas l’air commode non plus. Elle avait dû se faufiler à travers le trou d’un grillage pour s’enfuir. Tandis qu’elle parcourait ses souvenirs, elle prit un bâton de bois traînant sur le sol et trouva un coin de terre pour tracer un semblant de carte.

« Ça ressemblait à peu près à ça », dit Fuuka, acquiesçant pour elle-même.

C’était dans des circonstances semblables qu’elle remerciait sa bonne mémoire. Soupirant, elle regarda sa compagne d’infortune. Elle n’était pas du genre très bavarde ou à se mêler de la vie privée des autres, mais il fallait avouer que Watanabe l’intriguait.

Elle avait l’air du genre fille sympathique et innocente. Le genre que tous les garçons se précipiterait pour protéger et qui aurait une foule d’amies, mais pourtant, elle était seule.

«A-Allons-y… Plus tôt on sera parties, plus tôt on retrouvera cette montre », lança Fuuka.

Pas qu’elle voulait se débarrasser de Watanabe, mais du coup, elle n’aimait pas plus l’idée de retracer ses pas et risquer de se faire remarquer.

Elle lanca de temps à autres des regards en coin à l’autre adolescente la suivant. Que devait-t-elle dire? Devait-elle dire quelque chose? Elle était nulle pour les conversations… Du coup, elle se rappela qu’elle ne l’avait pas remercié!

« A-ah… Euh… Watanabe-c-chan… Merci… Pour ton aide », souffla Fuuka, gênée à la fois de son oubli et de son problème à aligner des phrases sans trop bégayer.

- De rien ! … Même si je ne risque pas de t'être d'une très grande aide...

Watanabe avait dit ça avec un sourire manquant d’assurance. Du coup, la fille aux lunettes ne pouvait s’empêcher d’avoir à nouveau une pointe de culpabilité en l’entraînant dans cette recherche. Ça s’appelait presque chercher une aiguille dans une botte de foin et cette fille n’avait rien à voir avec la perte de sa montre.

« T-Tu aides déjà… D’abord… Tu n’a pas besoin de lunettes et euh, deux paires de yeux valent mieux qu’une », répondit-t-elle, tentant d’au moins de rassurer Watanabe.



Fuuka commença à chercher, fixant le sol plus que d’autre chose évidemment. Elle levait la tête de temps à autre pour observer les alentours. Toujours rien en vue, enfin rien de vivant. Une faible brise parcourait les ruelles vides, faisant voleter légèrement les longues tresses de l’adolescente. Les lieux n’étaient pas beaucoup fréquentés. C’était à la fois rassurant et déprimant. La seule trace montrant qu’il y avait déjà eu de la vie était les voitures et les vélos abandonnés.

En regardant par-dessus son épaule, elle pouvait voir l’autre adolescente chercher également, mais avec un air triste et perdu. Fuuka s’arrêta un moment, observant Watanabe. Elle aurait voulu lui demander si ça allait, mais en même temps, c’était quelque peu idiot comme question vu les circonstances. Au moment où elle s’apprêta à ouvrir la bouche, Watanabe prit la parole, comme si elle venait de se rappeler quelque chose.

- Dit, elle ressemble à quoi ta montre, au fait... ?, demanda-t-elle en rigolant légèrement.



Ah… Fuuka resta hébétée un instant puis sentit son teint devenir rosé. Ah, la nouille! Évidemment qu’elle ne pourrait pas trouver la montre sans description!
« D-Désolée… Nng… N-Ne te moque pas, o-okay? Ma montre est analogique et en plastique…rose. Elle a comme image de fond, un l-lapin… blanc et des petites…étoiles », décrivit-t-elle, mordillant sa lèvre inférieure.

C’était sans doute étrange n’est-ce pas? Une fille intellectuelle…l-laide et sans amis avec une montre mignonne pour enfant… Elle baissa la tête, légèrement, quelque peu gênée avant de reprendre la marche.

« Euh… Watanabe-chan? À quoi tu pensais… tout à l’heure? Tu avais l’air triste », demanda-t-elle, comme pour changer le sujet.

Du coup, un nouveau malaise la prit. Voilà qu’elle posait des questions qui ne la regardaient pas! Fuuka continua d’observer le sol, comme si elle cherchait intensément la montre, attendant une réaction quelconque de l’autre adolescente.

(HRP: Désolée du retard D:)

- Pourquoi est-ce que je me moquerais... ? Je suis sûre qu'elle te va très bien cette montre, Yasuhiro-chan! Dit-elle avec un sourire éclatant.

Fuuka ne lui rendit pas son sourire sur le coup, regardant ses pieds avec une certaine gêne, bégayant un faible merci. Pourquoi était-ce si dur de bien prendre les compliments? Ça donnait une sensation tellement étrange... Pas désagréable, mais, enfin, elle n'était pas habituée et ça la gênait. Pourtant Watanabe avait ce sourire angélique qui paraissait tellement sincère... Fuuka se sentait mal à l'aise. Elle avait été polie avec elle, mais elle ne s'était pas tant montrée amicale que ça. Watanabe n'allait-elle pas la détester? N'allait-elle pas la trouver trop froide et asociale? Pourquoi ça la dérangeait tellement aussi?

Au fond, Fuuka la trouvait bien gentille malgré tout et... enfin, était-ce mal de souhaiter avoir des amis? Bien qu'elle n'aidait pas vraiment sa cause. Sa question indiscrète avait causé un figement chez Watanabe, qui ne répondit pas sur le coup.

L'adolescente à lunettes était sur le point de déverser un flot d'excuses quand étonnament, Watanabe répondit.

- Je pensais à mon frère... Il a disparu avec les autres adultes.... Soupirant tristement, elle continua alors, plus faiblement. Il me manque... …

Fuuka se mordit la lèvre inférieure, ressentant l'étrange envie de donner une étreinte à l'autre jeune fille, mais n'en fit rien. Ah... Bien sûr. Elle avait quelqu'un. De la famille, au moins et peut-être même avait-elle des amis plus âgés ayant disparu? Elle ne savait pas vraiment ce que c'était avoir des frères et soeurs, mais elle comprenait bien que c'était un sujet douloureux.

Watanabe changea d'ailleurs brusquement de sujet, proposant de continuer la recherche de la montre. L'adolescente aux tresses acquiesça timidement sans trop savoir quoi dire.

Valait mieux sans doute ne rien dire du tout pour ne pas blesser Watanabe d'avantage. Elle continua à chercher d'un air absent. Plus vite elles allaient retrouver cette montre, plus vite elle pourrait arrêter de causer des problèmes à l'autre jeune fille.

Mais, allaient-elles simplement la retrouver comme ça? Faudrait presque qu'on la leur livre... Interrompant ses pensées, Fuuka se figea, entendant un bruit inquiétant.

Watanabe semblait avoir repéré la source plus rapidement qu'elle, pointant un gros chien, tenant quelque chose dans sa gueule.

- REGARDE ! Il a ta montre !

-T-Tu es sérieuse!?

Effectivement, il avait la montre... Elle ne savait pas trop si c'était un coup de chance ou pas. Fuuka n'avait pas particulièrement peur des chiens, mais celui là était gros et semblait agressif, ce qui la stressait déjà pas mal. Ne disait-on pas que les animaux détectait la peur? N'osant pas trop s'approcher, elle lança des regards inquiets tandis que Watanabe, manifestation même de la douceur, s’avançait vers l'animal.

- Il boite... Il est blessé...

-F-Fais attention As---Watanabe-chan!

Pourquoi allait-elle l'appeler par son prénom? Enfin, elle ne pouvait pas approcher. Si l'animal lui sautait dessus, Watanabe allait être blessé par sa faute. Elle ne put qu'observer la scène, retenant son souffle.

Hrp : Désolée, ce post n'est pas terrible, genre, pas du tout... T.T

(HRP: Y'a pas de problèmes o.o Je trouve ça mignon comme RP ^^)

Fuuka resta immobile, comme subjuguée par la scène. Watanabe qui était si timide et faible en apparence semblait calme et en parfaite confiance dans ce genre de situation. Rien à comparer avec elle. Fuuka l'avait jugée trop vite sur bien des points. La bête semblait se calmer et baisser sa garde puis il finit par lâcher la montre.

Un sourire angélique aux lèvres, Watanabe arriva et lui tendis simplement sa montre.

- Et voilà!

Fuuka ne répondit pas sur le coup, frappée d'une étrange et forte impression de déjà vu. Cette situation...Ce sourire...



Fuuka cligna des yeux, bégayant ensuite une phrase typique des films et des mangas.

-Watanabe-chan... Nous...Nous sommes déjà rencontrées, non?...

Du coup, elle espérait ne pas se tromper, mais cette scène était trop familière pour être le fruit du hasard. D'une main tremblante, elle retira ses lunettes, regardant le visage flou de Watanabe. Elle avait reçu cette montre d'une petite fille de son âge, dans un parc, il y a des années de cela.

À l'époque, Fuuka ne portait pas encore de lunettes (elle les avait reçu l'année d'après si son souvenir était bon) et ses cheveux, un peu plus court étaient coiffés en lulus.

Elle attendait, seule dans ce parc, que son père finisse de travailler. Mais sans avoir l'heure à portée de main, cela paraissait comme une éternité et ça lui coupait tout repaire. C'était à ce moment que...

-...Tu... Tu te rappelle, de cette montre?

- SIIII !! Yasuhiro-chan, tu habitais dans la même ville que moi avant!!

Fuuka, remit ses lunettes, à présent illuminée d’un sourire sincère. Elle n’arrivait pas à y croire elle-même. Entrer en contact avec l’un des rares éléments de son passé n’était rien de moins qu’un miracle.

- C'est... étrange de se retrouver ici... Dans ce genre de … hum, "situation"...

- C-C’est vrai… Je ne croyais pas que nous allions nous revoir un jour, Wa-Watanabe-chan…

En tout cas, Fuuka voyait bien qu’elle n’avait pas perdu son côté altruiste en vieillissant. Mettant la montre, elle l’ajusta pour qu’elle soit légèrement plus serrée afin de ne pas la perdre à nouveau.

- Tu es assez spéciale comme personne, avoua Fuuka, avec une certaine gêne.
Pas que c’était une mauvaise chose, mais comment dire…

-…Donner ta propre montre à une inconnue… Offrir de la nourriture à cette même inconnue…

Fuuka baissa la tête, timidement, mais elle avait un faible sourire. Elle releva la tête, la mine un peu plus sévère.

- T-Tu devrais faire attention tout de même! Les gens ne sont pas tous bons et je crains que tu n’ailles jusqu’à donner ta propre veste… Tu es gentille, mais i-imprudente!

Bon, ses bégaiements répétés ne rendaient pas son sermon très crédible. Cependant, il était vrai que Fuuka s’inquiétait pour elle.

(HRP: Désolée pour la réponse tardive toute pourrie, j'essaie de retrouver ma muse pour le RP é_è)